Marie est ingénieure agronome, fraîchement diplômée de l’université de Bordeaux. Elle a passé deux mois et demi à La Vie Vu Linh pour pérenniser le travail de ses camarades Adrien et Florian venus au printemps précédent. Une tâche qui s’est avérée bien nécessaire : le verger ne bénéficie pas toujours de toute l’attention nécessaire à son plein développement. Elle livre ici un retour sur son expérience.
L’hiver, saison de l’entretien
Durant mon séjour à La Vie Vu Linh, j’ai principalement participé à l’entretien général du verger – chose essentielle bien que souvent omise. L’hiver, saison creuse, a permis de se concentrer intégralement à cette tâche afin d’optimiser la floraison prochaine. En binôme avec Duoc, l’actuel responsable du jardin, nous avons entretenu les chemins créés l’an passé, coupé le couvert végétal, entretenu les massifs de fleurs (qui avaient presque disparu sous l’herbe).
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Les théiers plantés récemment ont été désherbés, fertilisés et paillés ; ils étaient eux aussi complètement envahis par l’herbe. Ils devraient mieux se porter maintenant, mais un entretien régulier est nécessaire pour pouvoir attendre une première cueillette d’ici 2 ans environ.
Les manguiers, très attaqués par une larve xylophage (qui se nourrit du bois du tronc) devaient être traités de toute urgence. Nous avons d’abord amputé les arbres de leurs parties mortes puis recherché les larves dans les galeries – oui, une par une ! C’est un travail de longue haleine…. Il était donc essentiel de s’attarder ensuite à prévenir toute récidive en usant de notre pesticide naturel – un macérât d’ail et de chili -, injecté dans les galeries, et en peignant le bois avec de la chaux. Quelques arbres ont fleuri, mais nous n’aurons pas beaucoup de fruits cette année…
En revanche, les pomelos ont été productifs : près de 1400 au total ont été récoltés. 930 ont été vendus à un grossiste de Hanoi, le reste étant réservé à la consommation interne de La Vie Vu Linh. Après la récolte, tous les arbres ont été taillés.
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Du potager à la cuisine
Le potager est lui aussi productif : tomates, haricots verts, piments, courges et presque 20 kilogrammes de choux ont été récoltés ce mois-ci. Tous les légumes vont à la cuisine ou à l’alimentation des cochons. De nouveaux légumes (courges, salades, betteraves et autres) ont été semés récemment et pourront être disponibles au printemps. Le lien entre le potager et la cuisine est solide et c’est véritablement gratifiant.
Concernant l’atelier élevage, nous avons eu la naissance de 2 petits pigeons ainsi que de 9 cochons, tous en bonne santé. Il va bientôt être possible d’augmenter le nombre permanent de cochons pour produire plus de biogaz.
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Par ailleurs, le compost est maintenant bien en place : au bar comme à la cuisine, on trie les déchets biodégradables qui vont ensuite dans le composteur. Et malgré quelques erreurs de tri, l’utilisation du compost par le staff est rentrée dans les mœurs – une étape de franchie !
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Planifier au long terme
Le travail de gestion comptable en partenariat avec Ngoc et Duoc est désormais planifié. Tout ce qui est récolté dans le jardin est systématiquement répertorié et comptabilisé à la fin de chaque mois.
Enfin, nous avons, avec le jardinier, mis en place des habitudes de planification : il est important d’instaurer une routine pour assurer la pérennité du verger.
Le planning inclut toutes les activités liées au jardin. Certaines tâches sont mensuelles comme la fertilisation qui requiert une importante mobilisation : il faut à la fois prévoir le fertilisant (les épluchures de manioc compostées) et la main d’œuvre nécessaire. D’autres sont hebdomadaires : le nettoyage de la porcherie, le semis de nouveaux légumes… Et puis il y a la routine : nourrir les animaux, arroser le potager. Cela devrait permettre à tous de se rendre compte des besoins réels du vergers, qu’ils soient humains, matériels ou temporels et donc de prévoir la mobilisation éventuelle d’autres membres du staff. Mais à cet effort, la récompense est de taille !
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