de la tension permanente à un bienheureux laisser-aller
Charlène était déjà venue à Vu Linh lors du festival en avril 2018. Mais contrastant avec l’effervescence du festival, c’est le calme qui l’accueille et elle constate avec plaisir que le lieu a son propre rythme de vie « LaVieVuLinh peut donc à la fois regorger d’énergie, pétiller, exploser…mais aussi respirer, contempler et somnoler. »
L’adaptation est pourtant difficile : habituée à l’efficacité fonctionnaliste de la ville, elle peine à trouver sa place : « arrivée avec des objectifs de missions clairs, et la bouche pleine du jargon ingénieur : deadlines, brainstorming, management…autant de gros mots qui ne font aucun sens ici. J’ai vite compris que je devrais changer mon approche. » Il lui faut à l’inverse laisser le temps du lieu la porter, elle et le planning : les aléas climatiques et personnels se jouent bien de sa frustration, « les choses sont faites quand elles doivent l’être », un point c’est tout. Lenteur et flexibilité lui apprennent la « slow life » – un concept aussi libérateur qu’il permet de prendre du recul sur sa place dans la communauté.
Au-delà du sérieux de l’intitulé de son stage (portant sur l’optimisation du projet d’agro-foresterie et la réhabilitation du projet d’énergies propres), elle s’intègre à l’équipe et aux habitants de LaVieVuLinh pour apprendre hors des sentiers battus la valeur de la patience, l’autonomie, l’humilité, du sens de la famille. Elle s’adapte au rythme de l’éco-lodge qui se base sur l’arrivée de nouveaux clients pour sortir de sa léthargie et s’apprêter en quelques jours à recevoir des groupes de 90 personnes (comme les cuisiniers venus d’Hanoi pour fêter leur team building au bord du lac). Elle contribue à faire briller VuLinh à ces occasions, mais aussi sur le plus long terme en mettant en place le parcours pédagogique dans le jardin, par exemple. |
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